Alberto Santos-Dumont, né le 20 juillet 1873 à Palmira — aujourd’hui ville de Santos Dumont — Brésil et mort le 23 juillet 1932 à Guarujá dans ce même pays, est un pionnier brésilien de l'aviation à qui de nombreux experts attribuent le premier vol réussi d'un avion.
Santos-Dumont passe la majeure partie de sa vie en France, où il construit de nombreux ballons qu'il pilote ; il conçoit et pilote également un des premiers dirigeables. Attiré par le « plus lourd que l'air », il effectue les premiers vols de son avion 14 Bis, à Bagatelle près de Paris, ce qui lui permet d'établir le premier vol public d'un avion le 23 octobre 1906. Il est le premier à posséder les trois brevets de pilote : ballon, dirigeable et aéroplane.
En 1904, Santos-Dumont publie son livre Dans l'air chez l'éditeur Fasquelle, qui n'est tiré qu'à cinquante exemplaires numérotés. Il se passionne également pour les « machines volantes » de Clément Ader, d'Otto Lilienthal et des frères Wright.
Le 14-bis
Santos-Dumont le 12 novembre 1906 sur son 14-bis.
Il a appelé son aéroplane « 14-bis » parce que, pour ses premiers essais de sustentation, cette machine était suspendue sous un dirigeable immatriculé « 14 ». Le 23 octobre 1906, dans la plaine de jeux de Bagatelle à côté du parc de Bagatelle, Santos-Dumont parvient à maintenir son 14-bis, un biplan à moteur Antoinette d’une puissance de 50 ch au-dessus du sol sur une distance d’une soixantaine de mètres "au-dessus de l’herbe". L'histoire retient cet événement comme le premier vol public et contrôle officiellement d’un appareil à moteur1,12.
Conforté par cet exploit, le 12 novembre 1906, il franchit en vol une distance de 220 mètres en 21 secondes, à une hauteur atteignant deux mètres et à la vitesse – considérable pour l'époque – de 41,3 km/h ; cette prouesse figure sur les tablettes de la toute nouvelle Fédération aéronautique internationale comme le premier record du monde d'aviation. Il remporte ainsi le prix de l’Aéro-Club de France qui s'élève à 1 500 francs (prix remis à l'aviateur réalisant un vol en ligne droite d'au moins 100 mètres)13. S'ensuivit une controverse - toujours d'actualité - Santos-Dumont revendiquant être le premier à avoir quitté le sol à bord d'un aéronef « plus lourd que l’air » motorisé (en l'occurrence par un moteur à combustion interne), alors qu'Ader, sous contrat avec l'armée française, avait peut-être décollé en 1890 sur un aéronef propulsé par un moteur à vapeur.
Le 22 novembre 1906, Santos-Dumont remporte le prix d'aviation créé conjointement par Deutsch de la Meurthe et Ernest Archdeacon.
Le n° 15
En 1907, il tente à quinze reprises des vols motorisés avec les moteurs Antoinette. Bon nombre furent des échecs. Encore en 1907, Santos-Dumont présente un nouveau modèle, cette fois ci en configuration classique (moteur à l'avant, empennage à l'arrière). Endommagé aux essais puis réparé et modifié, il n'a pas été poursuivi.
La Demoiselle
Demoiselle no 21 de 1909 au musée de l'air et de l'espace du Bourget.
Fin 1907, l'aviation a pris son essor avec les vols des Wright, Farman et Blériot; Santos-Dumont abandonne le dirigeable. Espérant disputer à Farman le Grand Prix d'aviation, il entreprend la construction de la « Demoiselle », petit monoplace à aile haute ultra léger (56 kg à vide). Achevée fin 1908, la Demoiselle type 19 a été modifiée et améliorée au fil des versions successives, 20 à 22. De petite dimensions, simple et léger, préfigurant nos ULM actuels, l’appareil est une des premières machines volantes construites en petite série, avec le Flyer des Wright. Ces appareils étaient d’une incroyable maniabilité, si bien qu’ils devinrent les vedettes des exhibitions aériennes que le public réclamait.
De futures grandes figures de l’aviation réalisent leur premier vol aux commandes de la demoiselle : Roland Garros, Audemars et Brindejonc des Moulinais firent leurs débuts sur des « Demoiselle » ; on les appelait alors les « demoisellistes ».
Le succès de ces réalisations fit grandir sa popularité auprès du public français mais aussi auprès des vedettes des meetings aériens. Son aura augmenta d'autant plus qu'il offrait gratuitement les plans de ses avions à ceux qui souhaitaient les construire. Les plans de la Demoiselle n°20 ont été publiés dans la revue américaine Popular Mechanics en juin 191016.
C'est l’ultime appareil conçu et piloté par Santos-Dumont avant de cesser toute activité dans l'aéronautique.